
Au-delà des noms, l’équipe de Tunisie attend des joueurs qui ont envie de créer quelque chose et non de joueurs blasés cherchant leurs petits intérêts.
Pour ceux qui ont la mémoire courte, les collections des différents journaux de la place sont disponibles. A chaque fois que l’on change de sélectionneur, dans n’importe quel sport collectif, les supputations fusent de toute part. Histoire d’influencer le nouveau sélectionneur et son entourage. En sports individuels, ces enfantillages sont impossibles. Le chronomètre ou la toise ne se trompent jamais et le meilleur émerge automatiquement grâce à ses performances et ses qualités individuelles et sa préparation.
Depuis un bon bout de temps, les réseaux sociaux soulèvent les cas de certains joueurs opérant à l’étranger (quelle coïncidence !), qui, paraît-il, sont sur le point d’opter pour la nationalité du pays dans lequel ils opèrent. Et c’est grâce à l’intervention efficace d’un responsable que ce choix du cœur finit par les ramener à la raison.
Personne n’a vérifié la véracité de ces faits. Mais, lorsque ces «informations» se répètent, on finit par douter.
L’actuel sélectionneur Sami Trabelsi a pris ou accepté cette mission et c’en est une, nous avions attiré l’attention sur une chose que nous avons considérée extrêmement importante. Le milieu ambiant dans lequel il allait opérer. Un milieu complètement infecté par l’interventionnisme et le lobbying imposés par les agents de joueurs, les dirigeants, les sponsors, les personnes influentes du domaine, etc.
Cette pression ne date pas d’aujourd’hui. Elle n’est pas propre à notre seule équipe nationale. Toutes les sélections du monde où règne la mauvaise gouvernance la subissent.
L’équipe nationale de handball, par exemple, en a souffert et elle continuera à en souffrir, tant qu’un joueur est appelé pour obéir à des directives ou des accointances qui faussent les choix logiques.
Eléments motivés
En football, cette situation, burlesque, a énormément ouvert la voie à cette conjoncture dans laquelle se trouve la sélection. D’ailleurs, au vu de ces manipulations, le mot est impropre. Une sélection est, en effet, censée réunir les meilleurs du moment et non ceux qui se prévalent de véritables passe-droits acquis grâce à leurs noms, à leur passé, à leur palmarès. Il y a des joueurs pour lesquels les superlatifs se sont accumulés. Ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, leurs équipes les ont cédés, alors qu’ils étaient titulaires à part entière. Personne ne s’est posé des questions et on continue à les appeler à la place de jeunes qui ont des qualités à revendre.
Pour résumer et pour qu’il n’y ait pas maldonne, le fait que Trabelsi connaît la musique grâce à son passage en qualité de consultant, aux côtés de personnes expérimentées sachant correctement apprécier et lire le jeu, il doit se méfier des conseils truffés d’arrière-pensées.Le monde est ainsi fait. Trouver des personnes absolument dévouées à une cause est de nos jours difficile. L’équipe de Tunisie a besoin, certes, d’éléments de valeur, capables de secouer le groupe et de créer les sensations, mais elle a surtout besoin de véritables guerriers et non de gens qui vivent sur un passé dépassé. Des éléments motivés et mobilisés physiquement et mentalement, pour repartir du bon pied. C’est la loi de la nature.
Ceux qui étaient venus pour vivre un Mondial et qui, actuellement, répondent à une convocation rien que pour éviter les sanctions, ne font pas partie de ceux qui sont en mesure de relancer la machine. Quant à ceux qui veillent sur elle, ils auraient intérêt à être plus discrets.